Les freins de langue restrictifs et l’ostéopathie : une prise en charge essentielle

Les freins de langue restrictifs sont un motif fréquent de consultation en ostéopathie pédiatrique. Ce trouble, souvent méconnu, peut pourtant impacter le développement fonctionnel du nourrisson et nécessiter une prise en charge adaptée.

Identifier les signes d’alerte

Les parents et professionnels de santé doivent être attentifs à plusieurs signes pouvant évoquer un frein de langue restrictif. Parmi eux, on retrouve des troubles de la succion, des bruits inhabituels lors de la tétée, un bébé qui dort la bouche ouverte ou encore des difficultés d’allaitement pour la mère, comme des douleurs ou une mauvaise prise du sein. Si ces signes sont ignorés, des conséquences à plus long terme peuvent apparaître, affectant la digestion, la posture et même le développement moteur de l’enfant.

Une prise en charge fonctionnelle avant tout

Contrairement aux idées reçues, couper systématiquement un frein de langue n’est pas toujours nécessaire. Une approche globale et fonctionnelle est souvent recommandée avant toute décision chirurgicale. L’ostéopathie joue un rôle clé en travaillant sur la mobilité des tissus, la posture et les tensions musculaires liées à ce trouble. Cette prise en charge se fait en collaboration avec des orthophonistes spécialisés en pédiatrie ou des kinésithérapeutes pédiatriques, afin de maximiser les bénéfices du traitement et d’améliorer la fonction oro-motrice de l’enfant.

Les risques d’une absence de traitement

Laisser un frein de langue restrictif non traité peut avoir des conséquences sur plusieurs aspects du développement. Sur le plan digestif, des reflux gastro-œsophagiens, des coliques et une mauvaise prise de poids peuvent survenir. À un niveau postural, un bébé peut développer une plagiocéphalie (tête plate) en raison d’une mauvaise position de la langue qui impacte la symétrie crânienne. Plus tard, des difficultés dans l’apprentissage de la motricité globale et fine peuvent apparaître, ainsi que des troubles de l’oralité, rendant difficile l’acceptation de certaines textures et morceaux lors de la diversification alimentaire.

Une intervention chirurgicale en dernier recours

Lorsque les freins restrictifs entraînent une gêne fonctionnelle importante et ne s’améliorent pas avec un suivi ostéopathique et orthophonique, une intervention chirurgicale peut être envisagée. Cette procédure, réalisée par un chirurgien spécialisé, doit être accompagnée d’un suivi post-opératoire adapté pour garantir une récupération optimale des fonctions oro-motrices.
En conclusion, la prise en charge des freins de langue restrictifs doit être individualisée et multidisciplinaire. L’ostéopathie, en collaboration avec d’autres spécialistes, permet souvent d’éviter une chirurgie et d’améliorer le bien-être du nourrisson dès ses premières semaines de vie.